Chapitre 4 : L'Échec
Grâce à l'ingéniosité de Malak’Tul, le projet Ascension prend forme dans le système stellaire Temaninqew, dans la région des Bas-fonds Mymeyr. Ce n’est pas seulement une machine temporelle, c’est une structure colossale, une station capable de canaliser des quantités massives d’énergie pour ouvrir un portail à travers les âges. Ascension devait être leur premier véritable essai concret de manipulation temporelle, une prouesse qui les mènerait là où aucun autre être vivant n’était encore allé : non seulement à travers l’espace, mais aussi à travers les siècles.
La collaboration entre Malak’Tul, Kael et Morvo est intense, presque frénétique. Chaque jour voit de nouveaux progrès : des algorithmes calculant les fluctuations temporelles aux simulations quantiques d’événements historiques. Malak’Tul, bien qu’enfermé dans Hypermax, montre des résultats exceptionnels, ses connaissances sur les théories spatio-temporelles poussant le projet à des niveaux jamais envisagés. Pourtant, au milieu de cette course contre le temps, une inquiétude se fait sentir. Des tests initiaux montrent des signes de déstabilisation. Les calculs ne sont pas toujours précis, et les risques augmentent à chaque étape.
Le moment tant attendu de l’activation d’Ascension approche. Le plan est simple : ouvrir le portail vers une époque proche pour valider les mécanismes de la machine. Cependant, les précautions sont insuffisantes. Un civil, forcé par Kael et Morvo de participer aux tests, est choisi comme cobaye. Malgré ses suppliques, il est placé dans la chambre de transfert. Les systèmes s’activent, les signaux lumineux s’intensifient, et l’énergie commence à se condenser dans l’anneau central.
Soudain, une anomalie. Un bruit strident. Le portail s’effondre sur lui-même, implosant en un flash de lumière aveuglante. Le cobaye disparaît sans laisser de trace, aspiré dans le vide temporel. L'onde de choc qui suit dévaste la structure d’Ascension. Ce qui avait été une prouesse d'ingénierie devient un tas de ruines flottantes dans le vide. L’implosion temporelle laisse des fissures dans l’espace autour du lieu, et plus aucune trace de la victime n’est retrouvée.
Malak’Tul est profondément bouleversé par cet échec. Le poids de la mort de l’innocent, forcé de participer contre sa volonté, l'accable. Malgré tout son génie et son désir d'avancer, Malak’Tul ne peut supporter l'idée de continuer à travailler sur un projet qui, selon lui, exige des sacrifices impitoyables. Pour lui, la science doit être au service du bien, et non provoquer la souffrance. Ce tragique incident le change profondément.
Il perd confiance en lui-même, en Kael et Morvo, et surtout en la direction que prend leur quête temporelle.
Incapable de faire face à la culpabilité et à la douleur de la perte, Malak’Tul prend une décision radicale. Il fuit Hypermax sans avertissement, laissant derrière lui une note brève : "Je ne peux plus continuer ainsi. Les sacrifices sont trop grands." Il part pour une colonie, dans une autre galaxie, où Malak’Tul y trouve refuge, effaçant ses traces à travers une énigme élaborée pour dissimuler son séjour.
Kael et Morvo, bien que troublés par son départ, comprennent que Malak’Tul est devenu trop précieux pour leur quête. Ils ne peuvent se permettre de perdre quelqu’un ayant une compréhension si profonde du voyage temporel et de leur objectif. Ils lancent alors une traque acharnée à travers les galaxies pour retrouver Malak’Tul et le ramener à Hypermax.
Chapitre 5 : La Fuite
Toxicity est une colonie isolée nichée dans la galaxie Eissentam, sur une planète paradisiaque de la région Terminus Havatiocc. Recouverte d’une herbe rouge vif s’étendant à perte de vue sous un ciel immaculé, cette planète paisible, dépourvue de tempêtes ou de conditions extrêmes, tranche radicalement avec l’environnement rude auquel Malak’Tul était autrefois confronté. Après sa fuite d’Ascension, il trouve refuge dans ce havre de tranquillité trompeuse, loin des grandes civilisations. Pourtant, malgré la beauté éclatante de ce monde, la colonie de Toxicity incarne un lieu de solitude et de déclin, habitée par une poignée de fugitifs et de marginaux vivant en autarcie, hors des lois galactiques. Malak’Tul s’y impose un exil volontaire, rejetant les luxes technologiques pour mieux se fondre dans cette communauté discrète. Profitant de la sérénité ambiante, il y dissimule un réseau d’énigmes psychologiques dissimulées à travers les plaines rouges et les forêts luxuriantes — non pour être résolues, mais pour brouiller les esprits. Ces pièges mentaux ont pour but de désorienter Kael et Morvo, s’ils venaient à le chercher, les poussant à se perdre non seulement dans l'immensité envoûtante de la planète, mais aussi dans leurs propres tourments intérieurs.
Kael et Morvo, après une traque acharnée, finissent par comprendre que Malak’Tul n’a pas cherché à se perdre dans une planète hostile, mais dans un endroit où personne ne penserait à le chercher : un véritable paradis cachant une colonie en décomposition. Lorsqu'ils arrivent enfin à Toxicity, la beauté de la planète contraste violemment avec la décadence de la colonie. Ils parviennent à franchir les énigmes de Malak’Tul, réalisant que l'ingéniosité de celui-ci résidait dans sa capacité à utiliser la paix de cet endroit pour dissimuler ses traces.
Après une traque acharnée, Kael et Morvo parviennent en 5398 à capturer Malak’Tul. Malgré la tranquillité apparente de la planète aux vastes étendues d'herbes rouges, l’avenir de la colonie semble aussi morne que jamais. La sérénité du monde qui l’entoure contraste avec le déclin progressif de la colonie, marquée par le passage de Malak’Tul. Ramené à Hypermax, Malak’Tul, désormais considéré comme trop dangereux à cause de ses connaissances sur le voyage temporel, est placé sous surveillance stricte. Pourtant, même en son absence, la colonie continue de s'effondrer lentement, hantée par son influence.
à suivre…